Metafísica 2.0

Ce chapitre n’est absolument que pour les métaphysiciens. Il va jeter le plus grand jour sur la nature de l’homme c’est le prisme avec lequel on pourra analyser et décomposer les facultés de l’homme, en séparant la puissance animale des rayons purs de l’intelligence. Il me serait impossible d’expliquer comment et pourquoi je me brûlai les doigts aux premiers pas que je fis en commençant mon voyage, sans expliquer, dans le plus grand détail, au lecteur, mon système de l’âme et de la bête. – Cette découverte métaphysique influe tellement sur mes idées et sur mes actions, qu’il serait très difficile de comprendre ce livre, si je n’en donnais la clef au commencement.

Je me suis aperçu, par diverses observations, que l’homme est composé d’une âme et d’une bête. – Ces deux êtres sont absolument distincts, mais tellement emboîtés l’un dans l’autre, ou l’un sur l’autre, qu’il faut que l’âme ait une certaine supériorité sur la bête pour être en état d’en faire la distinction.

Je tiens d’un vieux professeur (c’est du plus loin qu’il me souvienne) que Platon appelait la matière l’autre. C’est fort bien mais j’aimerais mieux donner ce nom par excellence à la bête qui est jointe à notre âme. C’est réellement cette substance qui est l’autre, et qui nous lutine d’une manière si étrange. On s’aperçoit bien en gros que l’homme est double, mais c’est, dit-on, parce qu’il est composé d’une âme et d’un corps et l’on accuse ce corps de je ne sais combien de choses, mais bien mal à propos assurément, puisqu’il est aussi incapable de sentir que de penser. C’est à la, bête qu’il faut s’en prendre, à cet être sensible, parfaitement distinct de l’âme, véritable individu, qui a son existence séparée, ses goûts, ses inclinations, sa volonté, et qui n’est au-dessus des autres animaux que parce qu’il est mieux élevé et pourvu d’organes plus parfaits.

Messieurs et mesdames, soyez fiers de votre intelligence tant qu’il vous plaira mais défiez-vous beaucoup de l’autre surtout quand vous êtes ensemble !

J’ai fait je ne sais combien d’expériences sur l’union de ces deux créatures hétérogènes. Par exemple, j’ai reconnu clairement que l’âme peut se faire obéir par la bête, et que, par un fâcheux retour, celle-ci oblige très souvent l’âme d’agir contre son gré. Dans les règles, l’une a le pouvoir législatif, et l’autre le pouvoir exécutif mais ces deux pouvoirs se contrarient souvent. – Le grand art d’un homme de génie est de savoir bien élever sa bête, afin qu’elle puisse aller seule, tandis que l’âme, délivrée de cette pénible accointance, peut s’élever jusqu’au ciel.

Mais il faut éclaircir ceci par un exemple.

Lorsque vous lisez un livre, monsieur, et qu’une idée plus agréable entre tout à coup dans votre imagination, votre âme s’y attache tout de suite et oublie le livre, tandis que vos yeux suivent machinalement les mots et les lignes vous achevez la page sans la comprendre et sans vous souvenir de ce que vous avez lu. – Cela vient de ce que votre âme, ayant ordonné à sa compagne de lui faire la lecture, ne l’a point avertie de la petite absence qu’elle allait faire en sorte que l’autre continuait la lecture que votre âme n’écoutait plus.

De Voyage autour de ma chambre, de Xavier de Maistre.
[Descarregat de Feedbooks –i aquí parcialment traduït.]

El futuro no es nuestro

Via Ediciona m'arriba la notícia del projecte de la revista Pie de página d'antologia digital de joves escriptors i escriptores llatinoamericans, de la majoria dels quals, sense internet, mai no hauríem llegit res...

Diego Trelles Paz, que "no és bloguer" i que és l'editor de la cosa, diu en el pròleg:
Queremos que nos lean, sí, pero sin los incentivos ni condicionamientos extra literarios impuestos por los intereses del mercado que estigmatizan y simplifican nuestras propias diferencias. Queremos que nos lean, cierto, pero sin permitir que pongan sobre nuestros hombros ese pasado literario estupendo y, sin duda, formativo, de los escritores del boom, nuestros queridísimos monstruos del aprendizaje. No esperamos, finalmente, su benevolencia o delicadeza sino la complicidad y el interés sincero a la hora del viaje, placentero o pesadillesco, de vuestra lectura.

Doncs això.


Pretèrit imperfet

Primer dia de la segona tongada de les vacances; ara, les «vacances» de debò. Amb tres criatures −de deu, vuit i dos anys− a casa i sa mare a la feina, és difícil trobar una estona per posar-se a l’ordinador a escriure. De dia, quan puc, llegeixo o, com que l’ordinador està gairebé tot el dia engegat, deixo un apunt ràpid al twitter. Ara «la casa está por fin en silencio, los niños duermen, la noche inunda el valle...» −i hi ha una lluna preciosa, per cert−, i ara puc escriure.

Tinc, doncs, el blog, sí, una mica abandonat; l’últim post és del dia u d’agost, avui fa quinze dies. Actualitzar el blog no és cap obligació. Tinc bastants posts començats, uns quants a mig fer..., però els posts que aparco se’ls emportarà la grua de l’oblit.

He llegit bastant, però. Aquest estiu sense obligacions la pila de llibres llegits comença a ser considerable. M’agradaria parlar-ne, però necessito... temps. Ahir, per exemple, vaig acabar Vidas post-it, de la viguesa Iolanda Zúñiga, un llibre de relats breus molt i molt interessant. I que mai no es traduirà. Però el gallec no és gaire difícil de llegir. Per exemple, aquest fragment:

«Ata que un día marcha a outro país onde hai catro horas de luz e vinte de noite. Marcha, farta de loitar contra xentes en constante somnambulismo. Marcha a bailar, gozar, vivir, á fin. É outra das vertentes da emigración. Soledad Monotonía emigra. No oco que ela deixa asentarase outra persoa, talvez unha Angustia Constante, que será pintora, que tamén emigrará.
«É o preterito imperfecto da emigración que nos afoga.»

Diu Iolanda Zuñiga que s’inspira en els personatges de Quim Monzó, i que «escollín o relato breve porque traballaba nun fast food de comida mexicana, tiña pouco tempo e necesitaba botalo fóra». És una raó com una altra. Els posts també són relats breus. Jo no treballo en un fastfood, però la cuina de casa no para...

Ximples

Hi ha dues menes de ximples: els que sempre tenen raó i els que tenen raó sempre...